Schisme orthodoxe.
juillet
Devant l'attitude des Byzantins, le
cardinal Humbert de Moyen-Moutier, légat du pape Leon IX, décide
de quitter Constantmople. Ce samedi 16 juillet 1054, il se rend à
Sainte-Sophie, et dépose sur l'au-
tel une bulle d'excommunlcation
contre Michel Cérulaire, le patriarche de Constantinople. C'est le résultat d'une nouvelle crise entre
l'Église d'Orient et l'Église de
Rome. En effet, à son arrivée sur
le trône de Saint-Pierre en 1048,
Léon IX avait prétendu à l'autorité
sur l'ensemble de l'Église. Mais
c'était faire peu de cas du prestige
considérable de l'Église byzantine
qui était, en fait, depuis longtemps
autonome. L'empire puissant de la
dynastie macédonienne accepte
mal de voir un pape qui collabore
avec l'empereur germanique se
mêler des affaires religieuses de
l'Orient. Mais, au delà des susceptibilités politiques, de profondes
divergences doctrinales sont à l'origine de cette crise : l'Église d'Orient
refuse la double procession du Saint-Esprit qui avait déjà été à l'origine du
schisme du temps du patriarche Photius en 867. D'anciens litiges réapparaissaient aussi, tels le célibat ecclésiastique réclamé par Rome ou
l'usage romain du pain azyme.
Face à la maladresse d'Humbert, qui
ne fit aucune concession à l'Église
grecque, Michel Cérulaire, fort des
sympathies de l'Église et du peuple,
fait réunir un synode qui excommunie le légat du pape et dresse une
liste des « erreurs » de Rome. Le
schisme est consommé sans grande
émotion de part et d'autre, tant
le conflit est ancien. Il y
a en effet bien longtemps que les
Grecs échappent à la tutelle du pape,
à cause de la distance qui les séparent, et surtout, des différences
culturelles qui opposent les deux
mondes.
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