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France / Monde

Mort de Honoré-Gabriel Riquetti comte de Mirabeau
avril

Son père l'appelle «Monsieur l'ouragan». Il est violent, rebelle et dépourvu de sens moral. Mais il dégage une énergie qui impressionne, et malgré une «laideur grandiose et fulgurante», plaît aux femmes, qui ne savent pas lui résister. Son père, qui lui reproche sa conduite, ne cesse de solliciter des lettres de cachet contre lui et le fait jeter en prison à  plusieurs reprises. Son histoire d'amour avec Sophie, épouse du Marquis de Monnier, avec laquelle il s'enfuit à  l'étranger, tourne très mal : Sophie est enfermée dans un couvent et Mirabeau condamné de nouveau à  une peine de prison, qu'il fait de 1777 à  1780 dans le Donjon de Vincennes. Au cours des années qui précèdent la Révolution, il vit surtout de sa plume; il produit avec un don réel d'écrivain aussi bien des écrits érotiques que des textes politiques dans lesquels il critique l'absolutisme («Essai sur le despotisme», «Lettres de cachet et prisons d'Etat»...). Mais il est toujours en manque d'argent, et il n'a pas la notoriété qu'il pense mériter. C'est la Révolution qui va lui permettre de donner la mesure de son talent.

Écarté par les nobles, qui ne se reconnaissent pas en lui, il est élu triomphalement à  Aix comme représentant du tiers état aux États généraux. Le 20 juin 1789, il est présent dans la salle du Jeu de paume avec les députés du Tiers, qui jurent « de ne pas se séparer avant d'avoir donné une constitution à  la France » (Serment du Jeu de paume); c'est lui qui lancera trois jours plus tard à  l'envoyé du Roi venu demander la dispersion de l'Assemblée la célèbre apostrophe : «Nous sommes ici par la volonté du Peuple et nous n'en sortirons que par la force des baionnettes! ».
Redouté des autres députés, qui s'en méfient, il s'impose cependant dès les premiers jours de la Révolution par sa personnalité hors du commun et par son éloquence. Il devient l'un des principaux personnages de l'Assemblée constituante et l'idole du peuple parisien.

Mirabeau combat le pouvoir arbitraire dont il a souffert; c'est un ardent défenseur des principes de liberté « La liberté la plus illimitée est à  mes yeux un droit sacré », dit-il. Mais, comme La Fayette, son rival, il veut laisser au Roi certains pouvoirs et bascule ainsi constamment entre la royauté et la Révolution.
C'est ainsi qu'en septembre 1789, il n'hésite pas à  se désolidariser de ses amis réclamant un droit de veto absolu Roi : «Je crois le veto du Roi tellement nécessaire, déclare-t-il, que j'aimerais mieux vivre à  Constantinople qu'en France s'il ne l'avait pas ». De même, tout en contribuant puissamment aux réformes qui mettent fin à  l'Ancien Régime, Mirabeau prend clandestinement contact avec le Roi et son entourage pour leur donner des informations et des conseils.
Cette attitude correspond à  ce qu'il croit; mais aussi à  ses intérêts : il ambitionne de devenir ministre de la monarchie constitutionnelle et il fait payer ses services.

Les agissements qu'on prête à  Mirabeau font régulièrement de lui la cible de vives critiques. Mais à  chaque fois, il réussit par ses discours à  retourner la situation en sa faveur. En mars 1791, il est élu président de l'Assemblée constituante; quand il meurt un mois plus tard (le 2 avril 1791), le peuple accompagne sa dépouille au Panthéon. Mais en 1792, on découvre dans "l'armoire de fer", où le roi range ses documents secrets, ses communications avec le roi. La réputation de Mirabeau est ruinée. Sa sépulture est profanée et ses cendres jetées aux égouts. Mirabeau

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02/02/2023 19:54