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France / Monde

Le coup d'Etat du 2 décembre
décembre

Pour se gagner l'opinion, le Prince-Président propose à  l'Assemblée d'abro­ger la loi électorale du 31 mai et de rétablir dans sa plénitude le suffrage uni­versel; elle refuse et se discrédite ainsi davantage aux yeux du peuple. Les roya­listes du parti de l'ordre songent, de leur côté, à  un coup d'État, mais ils ne peuvent agir, paralysés par l'opposition qui persiste entre légitimistes et orléanistes, malgré la mort de Louis-Philippe, le 26 août 1850. Le Prési­dent sait qu'il peut compter sur les paysans, effrayés par l'effondrement des cours après la bonne récolte de 1848, sur les industriels, qui souhaitent obtenir l'aide de l'État pour accélérer la reprise économique et reprochent à  la Seconde République de trop la mesurer. Enfin, Louis-Napoléon peut tabler sur l'inquiétude générale devant les élections de 1852 qui doivent assurer, pensent beaucoup de bourgeois, la revanche des républicains avancés.
Aussi la date du coup d'État est-elle fixée au 2 décembre 1851 (double anniversaire: celui du sacre et celui d'Austerlitz). Pendant la nuit, Morny s'installe au ministère de l'Intérieur et fait placarder deux affiches. La première est un appel au peuple: elle annonce la dissolution de l'Assemblée, le rétablissement du suffrage universel et une nouvelle constitution. La seconde est une proclamation à  l'armée; elle demande l'obéissance et exalte les souvenirs glorieux de l'Empire. En même temps, 16 hommes politiques notoires sont arrêtés, parmi lesquels Thiers, et des généraux républicains ou royalistes comme Cavaignac, Lamoricière et Changarnier. Le 2 décembre, à  10 heures du matin, l'affaire paraît terminée.
Pourtant, une résistance légale tente de s'organiser, mais l'armée arrête facilement les quelques députés groupés dans une mairie parisienne. Plus grave est la résistance violente que suscitent quelques Montagnards. L'émeute, avec ses barricades, se développe le 3 décembre. Mais les combattants sont rares, les ouvriers, dans leur ensemble, ne bougent pas. Le 4, les colonnes militaires parcourent Paris. Une fusillade malheureuse sur les boulevards fait 2 à  300 victimes, et met du sang sur le nouveau régime: des prisonniers sont fusillés et, en province, de dures résistances locales, dans la NIevre, dans l'Ailier, dans le Sud-Est, doivent être brisées. Le coup d'État, initialement pacifique et antiparlementaire, est devenu sanglant et antirépublicain. La Seconde République aboutit à  la dictature, bientôt à  l'Empire. Louis-Napoléon Bonaparte
L'affiche du coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte

(France - Seconde République - - - - )


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02/02/2023 19:54